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maio 16, 2004

Barbara, a Guerra e Prèvert

Um poema apropriado a esta época. No fim um comentário.

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-la
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-la
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu a tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu a tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîme
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

Em 1944 os aliados cercaram Brest durante 43 dias. Efectuaram 165 bombardeamentos e destruíram quase completamente a cidade. Houve mais de 25.000 mortos civis.
Prèvert, homem de esquerda e anti-nazi, está dividido entre a necessidade da derrota dos nazis e o desastre humanitário que essa derrota acarretou para Brest.

Por isso esta doçura de tonalidades trágicas, uma forma directa e comovente de denunciar o horror da guerra: sem amigos e nem inimigos, sem distinguir nós e os outros. Apenas vítimas.

Publicado por Joana às maio 16, 2004 08:03 PM

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Comentários

Belíssimo poema. Agora a Joana interessa-se por poetas anarquistas?

Publicado por: Vitapis às maio 17, 2004 10:40 AM

Bem escolhido este poema.
Deixo aqui este comentário porque sei que isto vai passar em branco. A malta quer sangue e não poesia.

Publicado por: Novais de Paula às maio 17, 2004 05:50 PM

Tiens...tiens...
Quem diria que Joana e eu partilhamos gostos poéticos...
# : - ))

Publicado por: (M)arca Amarela às maio 17, 2004 06:53 PM

Vitapis em maio 17, 2004 10:40 AM

No seu lugar não tentava rotular Prévert. Embora a senhora de Beauvoir lhe tenha chamado «anarquista sonhador», oncle Jacques não é compatível com essa trivialidade da taxonomia. É um Poeta. Tão só.

Publicado por: (M)arca Amarela às maio 17, 2004 07:15 PM

Hélas!

Publicado por: Joana às maio 17, 2004 07:41 PM

E, já agora, mais 2 pequenos poemas de Jacques Prévert

Paris at Night
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.


Alicante
Une orange sur la table
Ta robe sur le tapis
Et toi dans mon lit
Doux présent de la présent
Fraîcheur de la nuit
Chaleur de ma vie

Publicado por: Joana às maio 17, 2004 07:41 PM

Ainda:

Le Premier Jour
Des draps blancs dans une armoire
Des draps rouges dans un lit
Un enfant dans sa mère
Sa mère dans les douleurs
Le père dans le couloir
Le couloir dans la maison
La maison dans la ville
La ville dans la nuit
La mort dans un cri
Et l'enfant dans la vie.

Publicado por: Joana às maio 17, 2004 07:43 PM

E, noutro registo:

Qui Vont a L'Enterrement
A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointées
Mais voila le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plait
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dit
Ca noircit le blanc de l’œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent a chanter
A chanter a tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais la haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

Publicado por: Joana às maio 17, 2004 07:44 PM

(M)arca Amarela em maio 17, 2004 07:15 PM:
OK,no meu lugar não vou rotular Prèvert. Mas se Mme de Beauvoir o rotulou, também não fiquei mal acompanhado

Publicado por: Vitapis às maio 18, 2004 10:19 AM

E regressando à poesia, a Joana vi transformar este post no Canto ds Poesia?

Publicado por: Vitapis às maio 18, 2004 10:20 AM

Parabéns Joana, pelo seu "cantinho" de poesia

Publicado por: c seixas às maio 18, 2004 12:14 PM

Este post foi para serenar os ânimos?

Publicado por: David às maio 18, 2004 06:26 PM

Para serenar os ânimos, Augusto Gil seria uma escolha mais adequada... Prévert está muito longe do Prozac...
# : - ))

Publicado por: (M)arca Amarela às maio 18, 2004 06:35 PM

Para Joana:
Teria o maior prazer em partilhar com os passantes um poema de Prévert, mas é um pouquito longo e é dos que não está na Internet.
Autoriza-me a deixá-lo neste espaço de comentários?

Publicado por: (M)arca Amarela às maio 18, 2004 08:51 PM

Claro!

Publicado por: Joana às maio 18, 2004 10:06 PM

Poemas belíssimos. Parabéns pela escolha.

Publicado por: riuse às maio 20, 2004 02:35 PM

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